Sur le Chemin de Compostelle – Du Puy à Nasbinals …

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L’Irlande du Nord
20 juillet 2025

Sur le Chemin de Compostelle – Du Puy à Nasbinals …

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…  5 jours pour déconnecter, marcher, bien manger (et transpirer un peu aussi).

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Après une première expérience sur le Chemin de Compostelle en 2024 du côté du Pays Basque, je suis repartie cet été. Même formule : team de choc composée de trois amies du Nord, version “confort” avec bagages transportés et alternance de gîtes et d’hôtels.

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Même durée : 5 jours de marche, mais cette fois… nouveau décor : cap sur le Puy-en-Velay et l’Aubrac !

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Quelques raisons de partir

Pour ce second post, j’ai eu envie de revenir sur quelques-unes des raisons pour lesquelles on décide (et surtout on re décide !) de se lancer sur ce chemin mythique. Et bien sûr, de partager mon expérience.

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  1. Se lancer un (petit) défi sportif

Marcher 20 à 30 km par jour, sous la chaleur ou la pluie, ce n’est pas rien. C’est un défi physique, mais aussi mental. Il faut chausser ses chaussures chaque matin, repartir coûte que coûte, même quand les jambes protestent. Cette année, j’étais mieux préparée : nouvelle chaussure, cure de crème Nok (matin ET soir), chaussettes double peau. Résultat :  0 ampoule. On m’a conseillé (mais je n’en ai pas eu besoin), le sparadrap Hansaplast. Moins cher que le Compeed, et très efficace.

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  1. Déconnecter

Marcher sur le chemin de Saint-Jacques est l’occasion d’une parenthèse, d’un temps pour soi.  On est plus attentif à ce qui nous entoure. Les préoccupations quotidiennes disparaissent et, pendant que le corps est en mouvement, les pensées s’envolent… Comme dirait mon hypnotiseur préféré : les pensées se font et se défont…se font et se défont… Ce sentiment d’être dans une bulle, clairement je l’ai eu. On a peu de choses auxquelles on doit penser : se lever, marcher, trouver de quoi déjeuner, trouver un logement pour ceux qui réservent au jour le jour. On revient aux besoins primaires.

Je crois n’avoir jamais pensé à ma vie à Lille. Pas de grande quête spirituelle pour moi encore cette année, mais une vraie déconnexion mentale.

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Néanmoins, j’ai croisé des personnes qui partent pour 3 mois avec l’idée (plus ou moins formulée explicitement) que cela va leur permettre de se délester de ce qui ne leur convient plus, d’opérer une mue… et pour ces personnes, je me demande toujours si le retour n’est pas difficile. Revenir à Lyon, Brest, Marseille…et réaliser que rien n’a changé… sauf les gouvernements et les ministres…petit clin d’oeil à l’actualité délirante en France en ce moment.

  1. Les rencontres

Plus que les paysages, ce sont les gens qui font le Chemin. Ceux qu’on croise, qu’on perd, qu’on retrouve, et ceux qui nous accueillent. C’est l’opportunité de rencontrer des gens d’horizons variés.

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Il y a une forme de solidarité spontanée entre marcheurs. On se reconnaît, on se sourit, on échange quelques minutes (un conseil, une anecdote). Il y a ceux qu’on ne croisera qu’une fois et il y a ceux que l’on a croisé sur une des 1ères étapes et que l’on retrouve à toutes les étapes suivantes. Si on ne dort pas au même endroit, bien souvent, on se retrouve sur la terrasse du PMU du village où, en arrivant de notre étape, on partage un apéro pieds nus, chaussures de rando au sol… C’est le moment «Radio Camino » : on en profite pour suivre les nouvelles des uns et des autres au fil des étapes.

Comme l’année dernière, nous n’avons pas gardé de contact au-delà du chemin. D’autres le font ils ?

  1. Découvrir le Chemin

L’un des charmes incontestables de Compostelle, c’est sa diversité. Il n’existe pas UN chemin, mais une multitude de parcours à travers la France et l’Europe, chacun avec ses paysages, son atmosphère. Et cette année, nous avons donc débuté au Puy-en-Velay sur le GR65. Au départ, nous pensions aller jusqu’à Conques mais 11 jours de marche ne correspondaient pas à notre cahier des charges. 5 jours comme l’année dernière nous convenait parfaitement.

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Le tronçon Puy en Velay – Conques traverse 4 territoires incroyablement contrastés : le Velay volcanique, le plateau de la Margeride, l’Aubrac, et la vallée du Lot (que nous n’avons pas encore explorée, mais ce n’est que partie remise…).

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Conseil pratique : c’est le tronçon le plus populaire. Il y a beaucoup de gîtes… mais aussi beaucoup de monde ! Attention, à Saugues, un festival breton bien connu a surpris les pèlerins en quête d’un hébergement.

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Assurez vous avant de partir, si vous décidez de réserver au jour le jour, que votre étape ne coïncide pas avec le Woodstock local sous peine de vous retrouver à dormir sur un banc avec votre coquille en guise d’oreiller.

Notre chemin

Arrivée au Puy-en-Velay après 7 heures de train. Petit regret : je n’ai eu qu’un aperçu de la ville « by night », juste le temps d’apercevoir le spectacle lumière sur le parvis de la cathédrale et de voir au loin le rocher Saint-Michel d’Aiguilhe avec sa chapelle au sommet (visite nocturne de l’église en juillet et août).

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Si c’était à refaire, je consacrerais une vraie journée à flâner dans ses ruelles médiévales, à grimper au rocher et à m’imprégner de l’ambiance de cette ville très symbolique pour les pèlerins.

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Jour 1 : Le Puy → Saint-Privat-d’Allier (23,5 km)

Réveil à l’aube pour assister à la messe des pèlerins (7h) à la cathédrale. Chrétien(ne) ou pas, c’est un moment fort, entre solennité et émotion, qui donne le ton pour la suite. Et puis… la médaille, la bénédiction, le sol qui s’ouvre pour dévoiler le mythique escalier d’où partent tous les pèlerins… ça fait quelque chose !

Petite déception : pas de vue spectaculaire sur la ville au départ. Par contre, le chemin grimpe direct !

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À Saint-Privat, notre gîte était sympa mais sans extérieur comme d’autres par la suite. J’aurais adoré dîner au grand air. Si c’est important pour vous, privilégiez des hébergements légèrement en retrait du centre.

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Dans ce village, grimpez jusqu’à l’église. Il y a un beau parc pour se poser et un très beau point de vue sur les alentours.

Jour 2 : Saint-Privat → Saugues (19 km)

Beaucoup de montées et descentes.

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Coup de cœur pour l’église troglodyte croisée sur le chemin. Prenez le temps de vous y arrêter : on peut y déposer ou emporter une intention, un petit mot, une pensée, une prière. C’est une belle tradition du Chemin, pleine de sens et d’humanité.

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Autrefois, les coquilles servaient aux pèlerins, à manger, boire et mendier.

Jour 3 : Saugues → Chanaleilles (En bus) / Chanaleilles – Saint-Alban-sur-Limagnole (23 km)

Grosse erreur de planification ! On réalise la veille que notre étape annoncée à 23 km fait en réalité… 32 km. En pleine canicule, on opte pour le Compostel’Bus, qui nous avance de 10 km. 12€ pour 10 minutes : un luxe, mais nécessaire.

Alternative : La plupart vont de Saugues au Domaine du Sauvage (19,5 km) puis le lendemain du Domaine du Sauvage jusqu’à Aumont Aubrac (26,5 km). A un moment, j’ai regretté que l’on n’ait pas également réservé une étape au Domaine du Sauvage, énorme gîte perdu au milieu de nulle part. A entendre les uns et les autres évoquer leur étape à venir, je commençais à me demander si on ne loupait pas l’étape incontournable, the place to be du chemin… m’attendant presque à ce qu’ils se fassent une soirée mousse dans ce lieu reculé où tout le monde se donnait rdv. Finalement non…le pèlerin n’est pas fêtard. Et aucun n’a profité du massage proposé par un local (annonce qui m’avait tapé dans l’oeil quand nous nous étions passées au domaine, quelques heures plus tôt dans la journée).

Arrêt recommandé sur l’étape : la fontaine miraculeuse de Saint Roch. Une pause fraîcheur bienvenue.

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Jour 4 : Saint-Alban → Aumont-Aubrac (23 km)

Étape plus plate, paysage de landes à perte de vue. Une vraie respiration. J’ai adoré.

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Jour 5 : Aumont-Aubrac → Nasbinals (26 km)

Je rêvais de l’Aubrac version brume, vent frais et plat chaud en refuge. Verdict : 5 jours de canicule. Mais ce dernier jour restera mon plus beau souvenir : départ à 5h40, frontale vissée sur le front, silence absolu, lever de soleil sur le plateau… et le chant des coqs dans les villages endormis.

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Conseil rando : partir tôt, c’est souvent stratégique (et agréable !). Mais attention : les gîtes n’ouvrent qu’à partir de 15h30 (ce que je comprends). Résultat : on attend longtemps, souvent sans pouvoir prendre de douche ni se poser à l’ombre.

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Côté gastronomie, Nasbinals a tenu toutes ses promesses.

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J’ai savouré l’Aubrac dans l’assiette : carpaccio, faux-filet, aligot, fromages, charcuteries locales… une apothéose culinaire, le tout à l’hôtel-restaurant « La Route d’Argent » et notre Hôtel La Bastide. Rien que pour ça, j’y retournerais.

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Prochaine étape ? Peut-être Nasbinals – Conques. Une chose est sûre : Compostelle, c’est une aventure à vivre, à revivre, et à partager.

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