Lorsque l’on pense aux Amish, on pense en premier lieu, à la Pennsylvanie. Toutefois, l’Illinois est également un Etat où les communautés amish sont nombreuses.
J’ai posé mes valises, un jour et une nuit à Arthur, près de Springfield pour aller à leur rencontre (un vieux rêve).
J’en ai croisé de nombreux, dans les rues, au supermarché local…mais discuter avec eux, évoquer leur mode de vie…pour tout cela, je dois dire que je reste sur ma faim…
Est-ce parce que je suis restée trop peu de temps ? (sans doute) Est-ce parce qu’ils cherchent à maintenir une distance raisonnable avec tous ces touristes intrigués ? (sûrement également)…
Venir un lundi, ça n’aide pas non plus. Il faut faire coïncider sa venue si possible avec les événements festifs du village.
Peu de logements sur place. Nous n’avons pas trouvé, comme nous l’espérions, de logement « chez l’habitant ». Mais le Arthur Inn pour une courte halte était très bien et la propriétaire charmante.
Les Amish sont une communauté religieuse fondée à la fin du 17ème siècle par Jakob Amman (qui donnera le nom “Amish”). Venant des pays germanophones, de Suisse et d’Alsace, il existe encore quelques regroupements d’Amish en Europe, surtout en Suisse allemande, mais la majorité de ces populations se situe désormais en Amérique du Nord.
La population amish se porte bien et double tous les 20 ans aux Etats-Unis. Cette augmentation va aussi dans le sens d’un éclatement des communautés amish : une nouvelle est créée tous les mois environ. Chacune est indépendante, possède ses traditions et n’est rattachée à aucun ordre régional ou national.
« Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure »
C’est la règle amish de base. Ce rejet de la société moderne implique que les Amish se considèrent comme une nation à part de la société américaine. Concrètement, voici comment ça se passe :
Les Amish ne possèdent, ni TV, ni téléphone, ni ordinateur, ni électricité, ni voiture (sauf une par communauté qui est utilisée en cas d’urgence seulement) et ils circulent en calèche. Autant j’ai, à mon grand regret, quasiment aucune photo d’eux car ils ne souhaitent pas être pris en photo, autant je ne manque pas de photos de leurs calèches !! Elles cohabitent parfaitement sur les petites routes, avec les gros pick-up.
Ils cultivent leurs fruits et légumes (bios), dont une partie est revendue dans les circuits agro-alimentaires classiques.
Arrêtez-vous à la ferme de Green Meadow.
Cela a été pour nous la seule occasion de discuter avec eux. Cette famille propose des tours en calèche pour 5 dollars (bon à ce prix là, on ne s’aventure pas bien loin). La femme était particulièrement avenante et le mari, froid et austère de prime abord, s’est révélé au final, être un homme sympathique. Donnez leur un peu de temps pour briser la glace.
Vous pouvez visiter leur fromagerie et déguster leurs produits. Vous aurez la surprise de découvrir, au milieu de leurs produits issus de la ferme, des sachets (vendus 80 dollars !!) de poudre pour faire gonfler les muscles. Ils ont dû se dire que les touristes risquaient peu de leur acheter yaourts et feta. Ils se sont donc trouvés un petit complément d’activité en distribuant ces produits. Cela peut se comprendre mais c’était quand même assez cocasse de voir notre hôte avec sa longue barbe, son canotier, son bleu de travail et ses sabots devenir tout-à-coup beaucoup plus loquace et nous faire l’article de sa poudre.
A côté de l’agriculture, les Amish ont développé d’autres activités artisanales, telles que la fabrication de meubles. Si vous voulez ramener un rocking-chair ou une balancelle, c’est le moment!
La population amish est l’une des plus minces des Etats-Unis: ils n’utilisent pas de tracteur pour l’agriculture et font en moyenne 18500 pas par jour. Pourtant, leur alimentation est très riche en viandes et en matières grasses, avec des spécialités allemandes assez bourratives.
Yoder’s Kitchen, tenu par la famille d’Anna est une institution à Arthur et le restaurant tout trouvé pour découvrir leur gastronomie.
Si vous n’êtes pas fan, sachez qu’il y a juste en face un Subway (Fastfood), a priori, également très prisé de la communauté si on se base sur le nombre de calèches garées sur leur parking!
Enfin, ils confectionnent leurs habits. Un petit livret trouvé à l’office du tourisme explique que les femmes portent une coiffe en symbole de leur soumission (à leur mari ou à défaut à leur père ou à l’autorité religieuse). C’est écrit dans les textes : la femme a été créée pour être une aide à l’homme. Il est quand même précisé quelque part que l’homme se doit d’être aimant et de ne pas abuser de son leadership en étant oppressif pour sa femme ou sa fille. Il doit lui apporter la sécurité et lui donner l’opportunité d’atteindre son plein potentiel (en cuisine ??). Malheureusement des hommes ont abusé de leur autorité et beaucoup de femmes ont manifesté (on peut le comprendre) leur sentiment d’infériorité. Elles réclament plus d’égalité mais, toujours selon le fascicule, « By God’s grace, a leading, providing husband and a submissive, supportive wife become building for a stable, happy family. Conversely, as men neglect their leadership, and women spurn that authority, the family begins to deteriorate and our society experiences repercussive social ills ».
A 15 minutes d’Arthur, vous pouvez aller vous balader à Arcola.
C’est dans cette petite ville que Raggedy Ann, personnage central d’une série de livres pour enfants, écrits et illustrés par l’américain J.Gruelle, a vu le jour.
Il imagina le personnage pour sa propre fille avant d’en faire un personnage de fiction lorsque cette dernière mourut tragiquement, dans son jeune âge. On n’est pas peu fier à l’office du Tourisme de vous parler de Raggedy Ann, a priori, très connue outre Atlantique. Pas grand-chose d’autres à faire dans cette petite ville. Ambiance de ville de western fantôme.
En cause, un immeuble qui s’est effondré et qui les ont conduits à évacuer toute la rue principale.
Mais demandez à l’office sinon, le petit fascicule qui regroupe toutes les œuvres de Street Art que l’on découvre en parcourant la ville.
Pour notre part, il était temps de reprendre la route pour aller à la rencontre d’un mythe: Elvis !