Niki de Saint Phalle à Mons

Mons (Belgique), à moins d’une heure de Lille, accueille jusqu’au 13 janvier 2019, une rétrospective consacrée à Niki de Saint Phalle (1930-2002). L’exposition « Ici tout est possible » illustre les multiples façons dont l’artiste a tenté de concrétiser son désir de devenir l’égale des hommes. On suit ses 50 ans de carrière et sa démarche artistique à travers différents médiums tels que la peinture, la sculpture, le théâtre ou encore le cinéma. … On découvre tous les thèmes qui lui sont chers : la colère, la violence, la mythologie, les contes de fées mais aussi la féminité.

Je connaissais peu de choses de cette artiste, avant tout ses fameuses Nanas, dansantes, joyeuses et indépendantes …bon pour la légèreté, on repassera…

Une mère bigote avec qui elle sera en conflit toute sa vie, un père qui abuse d’elle, une dépression à 22 ans … On découvre une âme torturée.

» Au bout du compte, ma dépression nerveuse sera une bonne chose car mon séjour à la clinique fera de moi un peintre »

Les premières œuvres sont sombres… Dans ses assemblages, elle intègre différents matériaux de la vie quotidienne puis progressivement des objets « violents » comme des couteaux, des rasoirs, des clous… Ce sont les prémisses de sa révolte contre son éducation et le sentiment d’emprisonnement que son mariage et ses enfants suscitent en elle.

Mais on va progressivement vers plus de lumière…du moins en apparence…

En 1964, après une période de sculptures de mariées, franchement glauques, elle prend un tournant artistique.

Inspirée par une amie alors enceinte, elle célèbre les femmes à travers une série de sculptures appelées donc, les Nanas.

A l’origine, les créations étaient faites de tissus et de laines posés sur un grillage fin.

Au fur et à mesure que ses œuvres deviendront plus ambitieuses, elle travaillera le polyester pour plus de facilité. Dans les années 60, elle crée une série de Nanas noires en soutien au mouvement des droits civiques.

Black Rosy est sans nul doute une référence à Rosa Park, célèbre activiste.

Un des Skinnies

L’exposition se termine avec ses projets monumentaux et notamment le projet de sa vie : Le Jardin des Tarots. C’est un jardin enchanteur, situé en Toscane et basé sur les 22 arcanes du Tarot de Marseille. Il nécessitera 20 ans de travaux. Ce n’est pas sans rappeler les œuvres de Gaudi qu’elle avait découvert, étant plus jeune, lors d’un séjour à Barcelone.

Pour prolonger la visite :

… de l’expo : recherchez ses œuvres installées en centre ville, en dehors du BAM (Beaux Arts de Mons). Ces grandes sculptures ont envahi l’espace public, thématique si chère à l’artiste.

… de la ville : rendez vous au Beffroi, autrement appelée, la Tour de l’Horloge.

…ou encore recherchez les trompe-l’œil disséminés dans le quartier historique. En ce moment, c’est la biennale culturelle à Mons, donc un programme riche pour compléter votre venue 😉