J’en rêvais depuis des années. Je l’ai fait : une semaine en Corse.
Pour cette première approche de l’île, je n’ai pas opté pour les plages touristiques du Sud et le mois d’Août mais pour le côté plus sauvage et authentique du Nord-Ouest et l’arrière-saison (octobre).
Nos attentes avec mes amis : découverte du territoire aussi bien à travers de belles randonnées que ses atouts gastronomiques indéniables : Charcuterie (Salciccia, Figatellu, Coppa et Lonzu sans commune mesure avec ce que l’on trouve en métropole), vin & fromages (Brocciu notamment) ! Et c’est sans compter leurs spécialités sucrées à base de myrte ou de châtaignes.
De Lille, les vols sont nombreux jusque fin octobre. Atterrissage à Bastia, ville dont on fait aisément le tour en 3h.
Pour notre semaine, nous avons choisi de faire 3 stops (sans compter une nuit à Bastia) : 2 nuits à Saint Florent – 2 nuits à l’Ile Rousse et 2 nuits à Calvi. Avec le recul, on s’est dit que 2 logements auraient pu suffire. Les routes sont sinueuses, ce qui allonge les temps de route mais les distances restent relativement courtes.
Cette 1ère étape nous a permis de découvrir une partie du Cap Corse. C’est là que vous pourrez découvrir les vins de l’appellation Corse : Patrimonio.
En remontant vers le Nord, arrêtez-vous à Nonza, joli village de bord de mer.
Jacques Dutronc, installé en Corse depuis des décennies, a failli y acheter une maison. Grâce à sa tour de contrôle, le lieu était un point stratégique d’observation pour les seigneurs du coin.
Le village a conservé beaucoup de traces de ses origines médiévales mais l’on trouve également ce que les Corses appellent « les maisons Américaines ». Des corses partis tenter l’aventure aux States sont revenus plein aux as et ont fait bâtir des maisons avec moulures, ornements… sans comparaison avec leurs voisines au style dépouillé. Elles sont, comme les tombeaux néo-classiques que ces familles se faisaient construire, souvent sur les plus beaux promontoires face à la mer.
La plage, comme celle d’Albo, quelques km plus au nord, vaut le détour.
Leur particularité : ce sont des plages de sable et galets noirs. Pourquoi ? A cause d’une usine d’amiante du côté de Canari (où nous ne sommes pas allés mais qu’on nous a conseillé). Fermée en 1965, elle a néanmoins, pendant des décennies, rejeté ses détritus (les stériles, roches sans intérêt pour l’industrie) en mer. On nous dit qu’après des années de rinçage, les galets sont inoffensifs. Moui… J’ai préféré admirer la plage à partir de Nonza. A proximité, nous nous sommes baladés à Ogliastro, petit village plus en hauteur, dans les terres.
On fait vite le tour de Saint Florent. Il y a surtout une citadelle que nous n’avons pas pu visiter car tous les gendarmes du Nord s’étaient donnés rdv pour la cérémonie d’investiture du nouveau commandant de la préfecture du Nord.
Les plus belles plages sont accessibles uniquement par bateaux (les taxi boats seront bientôt interdits) et en traversant le désert d’Agriate. Il faut absolument, car les routes sont complètement défoncées, réserver un 4×4 pour découvrir ce beau maquis (40 euros. Départ à 11H30 et retour à 17H30).
Certains s’aventurent avec des voitures classiques. La légende (enfin notre chauffeur) dit qu’une dame est descendue avec sa Tesla…elle a fini par remonter, pas sa Tesla…
Il est question que les 4×4 touristiques soient également par la suite interdits. En attendant, un péage a été posé à l’entrée du site. Le chauffeur nous explique que « bon ben…le 1er soir, la barrière a pris feu. Elle a été remplacée par une guérite amovible…bon ben, elle s’est envolée … » C’est un peu l’histoire des 3 petits cochons corses
Pour nous donc qui avons opté pour l’option classique, une heure de voiture à travers 15000 hectares que se partagent l’état, des collectivités et des particuliers (faut pas oublier le lait quand tu pars faire tes courses). A l’arrivée, une magnifique plage : la plage de Lotu où nous pique niquons.
On débute ensuite une belle balade d’environ 1h15 sur un sentier douanier qui nous conduit à une plage encore plus belle : la plage de Saleccia.
Du côté de Calvi…
La balagne et sa route des artisans !
A notre époque de l’année et hors vacances scolaires, plus grand-chose d’ouvert mais sinon, n’hésitez pas à consulter ce site pour lister les artisans dont vous aimeriez découvrir le savoir-faire (huile, miel, fromage, art céramique…): https://www.routedesartisans.fr/
Nous nous sommes baladés à Belgodère (une ruelle en escalier monte jusqu’au vieux fort d’où la vue sur la Balagne est l’une des plus belles de la région), Speloncato et San Antonino avec un très beau coucher de soleil sur un promontoire de cette dernière ville, haut perchée.
Pigna est également souvent recommandé pour sa très belle vue sur la baie d’Algajola.
Le lendemain, nous sommes partis à Lumio (où a grandi Laetitia Casta et où vit Thomas Dutronc…c’était la minute people ). Il y a une très chouette rando à faire. Elle vous emmène sur les hauteurs avec un beau point de vue à partir du village fantôme d’Occi (comprenez « quelques vieilles ruines »). Le tour de 4,5 km se fait en 2H15…car ça grimpe !! J’ai préféré la descente.
A Calvi, il faut monter à Notre Dame de La Sierra. Nous y avons été un soir. Le lieu, joliment éclairé, était juste pour nous
A découvrir également : le marché couvert (pas très grand néanmoins) et la Citadelle.
Enfin, nous avons fait une très belle balade d’environ 3 heures vers le phare de la presqu’Ile de Revellata.
Voilà, j’ai aimé mais si je souhaite y aller depuis longtemps, c’est car j’entends toujours « si tu vas en Corse une fois, tu ne pourras plus aller ailleurs ». Alors peut être que la découvrir hors saison et loin des coins paradisiaques du Sud de l’Île ont pu jouer, mais je crois que je vais continuer ma découverte du monde avant d’y revenir, sans nul doute dans le Sud et en Août pour vivre totalement l’expérience Corse !
En attendant, je ne peux pas finir sans raconter l’histoire du drapeau Corse et son profil de tête de Maure.
Les origines divergent. On raconte le plus souvent qu’une jeune corse avait été enlevée par des Maures pour être vendue comme esclave pour le roi de Grenade. Son fiancé la délivre et le roi envoie alors des Maures pour récupérer sa fugitive. Les Corses emportent la victoire et décapitent le lieutenant Maure que l’on trouve donc désormais sur le drapeau. Pour les autres versions, moins chevaleresque, je vous laisse consulter Wikipédia !