La maison natale de Charles De Gaulle
La maison natale de Charles De Gaulle
Depuis 15 ans dans le Nord… et pourtant je n’avais jamais visité la maison natale de Charles de Gaulle. J’ai profité de visites guidées, proposées lors des vacances scolaires pour combler cette lacune.
La maison devenue musée…
En 1872, Jules Emile Maillot, grand-père maternel de Charles et industriel dans le textile (tulle) acquit la maison du 9 Rue Princesse dans le Vieux-Lille.
Le grand père maternel de Charles
Pendant 75 ans, de nombreuses retrouvailles s’y succèdent avant que l’oncle de CDG ne la cède en 1947 à une ressortissante belge. En 1965, des proches de CDG créent une SCI dans le but de racheter la maison. Elisabeth Wouters, la propriétaire y concède, en gardant l’usufruit. En 1983, la maison devient musée. Melle Wouters y vivra partiellement jusqu’à son décès en 1992.
Le musée
Ouverte au public depuis près de 40 ans et accueillant plus de 20 000 visiteurs par an, la Maison natale de Charles de Gaulle nécessitait une importante rénovation : réfection des façades, réhabilitation des pièces de vie et restitution des décors d’époque. Après 9 mois de travaux, elle a réouvert en novembre 2020 – « just in time » – pour le 130e anniversaire de la naissance de Charles de Gaulle.
La maison a été restaurée au plus proche de l’apparence qu’elle avait lorsque les grands-parents de CDG y habitaient et qu’il y venait en vacances à la fin du XIXe siècle.
Elle constitue par ailleurs le seul témoignage à Lille d’une maison bourgeoise de cette époque.
La vie au 9 Rue Princesse…
Jules Maillot loue déjà une partie de la maison à des fins de magasin et ateliers lorsqu’il l’acquiert pour s’y installer avec sa femme, Julia et leurs 5 enfants. CDG ne connaîtra jamais son grand-père. Au total, 11 personnes de la famille Maillot y ont vu le jour dont CDG, le 22 Novembre 1890.
Ses parents, Henri et Jeanne de Gaulle, habitaient Paris mais il est alors fréquent de revenir chez ses parents pour accoucher.
Jeanne et Henri De Gaulle
En temps normal, la présence d’une sage-femme suffisait mais Henri préféra s’assurer que tout se passe dans les meilleures conditions en conviant un médecin car la mortalité lors d’accouchements était alors élevée. Sa grand-mère maternelle, très pieuse, pris mal qu’un homme accouche sa fille. Nous… on ne peut que se réjouir que tout se soit bien passé ce jour-là…
Julia, la pieuse grand mère
Comme le dit le site de la maison : « C’est dans une famille unie autour de valeurs communes (patriotisme, ferveur religieuse, sens de l’engagement…) et dans un contexte géopolitique en plein bouleversements que s’est forgé le caractère du futur président de la Ve République ».
Amoureux des lettres et des bons mots, il se plaît avec son cousin Jean de Corbie, à écrire et mettre en scène des pièces de théâtres. Frères, sœurs et cousins (18 au total !) forment leur auditoire.
Sa grand-mère, Julia a aménagé une salle spéciale pour les plus bruyants : le « hurloir ». Il parait qu’il aurait aménager une salle identique à Colombey les Deux Eglises. Un autre de ses loisirs préférés est les batailles de soldat de plomb. Il convie les armées de ses cousins et se réserve toujours le commandement des armées napoléoniennes. Sa sœur Marie Agnès disait de lui que c’était un enfant déterminé, qui savait ce qu’il voulait, et directif. A l’âge de 5 ans, il demande pour la Saint Nicolas, un cheval en jupon. Néanmoins ses parents lui apprennent le jour J qu’il ne l’aura pas car il est dur avec ses 2 jeunes frères. Il lui sera offert aux prochaines vacances s’il améliore son comportement. Lorsqu’il finit par le recevoir, la légende dit qu’il est sorti avec son cheval dans la cour en criant « place ! place !! je suis le Général De Gaulle !! » … 5 ans…déterminé en effet…
Par la suite, faisant ses classes à Arras (sous les ordres de Pétain), il reviendra régulièrement dormir chez sa grand-mère, pendant ses permissions. Il confie mal y dormir. Les fenêtres ne sont pas doublées à l’époque et les lits sont petits pour ce grand gaillard d’1 mètre 94 … même si alors, les gens dorment assis, calés dans de gros oreillers car la position allongée est réservée aux morts.
L’attachement de De Gaulle au Nord…et à Lille
Charles De Gaulle s’est toujours vu comme un « petit lillois de Paris », ce qu’il écrit dans son livre Les Mémoires de Guerre. Ses parents faisaient livrer des gaufres de la célèbre pâtisserie Lilloise MEERT, certains disent que c’est parce que sont les meilleures, d’autres, parce qu’elles valaient un sou de moins qu’à Paris. Installé à l’Elysée, il conservera l’habitude de se faire livrer ses fameuses gaufres à la vanille.
Après Paris, c’est au tour de Lille de se libérer entre le 2 et le 4 septembre 1944. Le 30 septembre, sur le perron de la préfecture du Nord, il déclarera, en dressant le V de la victoire : « La voilà donc libérée, la chère, la vieille ville de Lille, la voilà sortie de l’océan de souffrances et d’humiliations où elle a été plongée, sans avoir jamais rien perdu de sa fierté et de sa dignité, sans avoir jamais failli à l’espérance ! ».
La même année, le nouveau maire de Lille – Denis Cordonnier – décide de lui rendre un hommage : La Grand-Place devient la place du Général de Gaulle. En 1958 le dernier président du Conseil de la IVe République propose de mettre en place la Ve République. Il se rend à Lille pour présenter le projet de Constitution.
Le 9 novembre 1970, il décède à l’âge de 79 ans et il est ensuite enterré le 12 novembre au cimetière de Colombey-les-Deux-Eglises où il avait acquis une maison en 1934.
A la fin de sa vie, il confiera à un journaliste : « Avec l’âge, ce sont les souvenirs d’enfance qui prédominent et cet endroit est la rue Princesse, à Lille, où je suis né. Mais je sais que je n’y retournerai jamais ». Pour vous, il est encore temps…
Pour préparer votre visite, c’est ici : https://maisondegaulle.fr/
