Le genièvre est une eau-de-vie aromatisée au cours de la distillation par des baies de genévrier. C’est une boisson typique du Nord de l’Europe. Ce serait, dit-on, l’ancêtre du Gin. Dans le Nord, on ne compte plus que 2 distilleries dont une à Wambrechies, celle de la famille Claeyssens. Elle fête cette année ses 200 ans!! A cette occasion, vous pourrez déguster une cuvée spéciale.
La distillerie, classée Monument Historique, se visite tous les derniers samedis du mois (6,30 euros la visite d’environ 1 heure avec une guide passionnée et une dégustation des différents alcools produits sur le site, en fin de visite). C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de cette institution de la région…
Tout commence en 1789, lorsque Guillaume Claeyssens arrive de Menen en Belgique pour fuir la Révolution Brabançonne. Il achète le moulin de l’écluse de Wambrechies pour y faire dans un premier temps du drap de lin puis rapidement une huilerie pour répondre à la demande de l’époque (on ne connait pas encore en effet à l’époque les vertus des ampoules Led…La lampe à huile est la tendance du moment ;-). C’est son fils Joseph, qui décide de transformer l’huilerie en distillerie, beaucoup plus rentable. Les avantages de créer une distillerie sur ce site sont nombreux (proximité du canal de la Deûle pour faire venir les céréales; présence d’un moulin à eau pour transformer les céréales en farine; présence d’une nappe phréatique pour garantir une eau pure et enfin présence de nombreux éleveurs dans la région pour évacuer les « drêches »…ceux qui ont lu Brasser sa bière me comprennent…).
Le genièvre était la boisson favorite des mineurs et des ouvriers du textile, très nombreux dans la région Nord-Pas de Calais, mais aussi de la bourgeoisie. Pris dans le café (la bistouille) ou nature, c’est le coup de pouce indispensable pour se donner du courage pour descendre dans la mine. Afin de s’adapter aux évolutions de goût des consommateurs, le site produit et propose aujourd’hui à la vente, du Whisky mais également toute une gamme de cocktails à base d’alcool de genièvre.
Depuis 1817, le process n’a pas changé! La visite permet de découvrir les différentes installations recouvertes non pas de poussières mais d’une fine pellicule de farine puisqu’elles fonctionnent toujours.
Les céréales (orge maltais pour le whisky; orge + seigle et/ou blé pour le genièvre) sont d’abord concassées de façon grossière. La farine obtenue est ensuite mélangée à de l’eau chaude. C’est le brassage, autrement appelé la phase de saccharification (dégradation de l’amidon en sucre). On refroidit alors le moût à 28 degrés pour pouvoir y ajouter la levure. C’est à cette étape que les sucres sont transformés en alcool par la levure. La dernière étape de la fabrication du genièvre est la distillation, qui se fait en deux ou trois passages en alambic selon les distilleries et permet de séparer le moût de l’alcool. C’est au cours de la dernière distillation que l’on ajoute des baies de genévrier.
Il ne reste plus qu’à déguster cet alcool qui n’est, disons-le, pas pour les chochottes puisque c’est un alcool à 49 degrés. Pour les autres, dont moi, il est toujours possible de se régaler, avec un cocktail d’alcool de genièvre à la violette ou au spéculoos.
Pour prolonger l’après-midi, vous pouvez vous balader le long de la Deûle, emprunter le petit Tramway touristique qui relie Marquette à Wambrechies (http://amitram.fr/) ou encore aller prendre un verre à la Guinguette Marine…verre de genièvre of course!