A Orchies, dans le Nord, la famille LEROUX nous propose de découvrir l’histoire de la célèbre plante, à travers une collection impressionnante de photos, objets, affiches et d’une vidéo que vous regarderez confortablement installés dans une petite salle de cinéma.
Ce sont les Hollandais qui, en 1690, ont mis au point le procédé de torréfaction de la racine de Chicorée. La boisson devient alors un produit de grande consommation. En 1806, Napoléon décrète un blocus international qui empêche les navires britanniques de livrer sucre et café. La pénurie de café propulse la Chicorée sur le marché. En France, la production est concentrée dans le Nord-Pas-de-Calais. En 1913, Cambrai devient la capitale de la Chicorée. 60% de la production française y est alors torréfiée.
Dans la famille LEROUX, tout commence avec Jean Baptiste, ingénieur, qui, en 1858, s’arrête dans la région pour expertiser une sucrerie. Logé à Orchies, il apprend qu’une entreprise de chicorée et chocolat, de taille modeste, est à vendre. Il décide de l’acheter pour son fils, Alphonse. Ce dernier vit alors tranquillement à Bordeaux et travaille pour un fabricant de chocolat. L’histoire ne dit pas comment il a accueilli « le cadeau ». En tout cas, pour prendre la direction de l’entreprise, il accepte de prendre la direction du nord. Incendiée en 1871, l’usine est reconstruite en dehors de la ville, à proximité de la gare ferroviaire pour réduire les coûts d’acheminement (malin, le fiston ;-). C’est également à cette époque qu’il décide d’arrêter la fabrication de chocolat, moutarde et tapioca avec l’ambition d’être le premier dans son segment. Tous les descendants joueront un rôle clé dans l’essor de l’entreprise :
La racine de chicorée industrielle, de couleur brune, s’apparente à la Betterave. La plante fleurie tous les matins pour pâlir le midi et se faner en fin de journée.
Pour la petite histoire, au 19ème siècle, un belge ayant oublié ses racines de chicorée dans sa cave, les retrouva recouvertes de longues feuilles jaunâtres qui s’étaient développées dans l’obscurité et à la chaleur. Toutefois c’est à un botaniste belge que l’on doit le chicon d’aujourd’hui. En d’autres termes, le chicon est donc un bourgeon hypertrophié de la chicorée industrielle, obtenu par forçage dans l’obscurité. Pour les non nordistes, le chicon est le nom donné à l’endive dans le Nord.
Tout commence avec l’arrachage des plants de chicorée entre octobre et décembre. Les racines sont alors nettoyées et découpées en lamelles (Mac Cain leur a tout piqué…). Elles sont ensuite séchées et appelées à partir de ce moment-là, des cossettes. Il ne reste plus qu’à les torréfier et les concasser afin de les transformer en grains. Pour la fabrication du soluble, c’est plus compliqué. Il y a ensuite une étape d’extraction puis de pulvérisation de l’extrait de chicorée depuis le sommet d’une tour de séchage industrielle de 37 mètres de hauteur. Grâce à un courant d’air chaud qui balaie l’intérieur de la tour, l’extrait de chicorée liquide asséché, retombe en poudre fine et onctueuse.
Dès l’Antiquité, on prête à la Chicorée de multiples vertus. En Egypte, on l’apprécie pour ses vertus digestives. Elle a longtemps été cultivée comme une plante médicinale. Le centre de R&D de l’entreprise LEROUX poursuit encore aujourd’hui des recherches appliquées pour démontrer ses multiples bienfaits et notamment son impact sur la digestibilité du lait ou encore la prévention du diabète et du cholestérol.
Infos pratiques sur la maison de la chicorée (www.lamaisonleroux.fr):
Visite libre du mardi au dimanche (6 euros pour les adultes et 2 euros pour les moins de 12 ans).
Le musée n’est pas sur le site de production mais dans l’ancienne maison de la famille à Orchies.
Le petit plus : pouvoir déguster librement en fin de visite boissons à la chicorée et gaufres et se poser dans le très beau jardin de la demeure de juin à septembre.