La Maison Pommery

Après Guise, direction donc la Champagne pour un we entre amis.

Au programme notamment, balades au milieu des vignes et balade sur l’avenue de Champagne d’Epernay. A éviter en janvier/février car c’est la saison creuse. La plupart des maisons prennent leurs congés ☹

Heureusement, nous avons pu visiter l’une d’elles, dans Reims…et non des moindres : la maison Pommery !

Madame Pommery (1819-1874), le Génie Créateur

A la mort de son mari en 1858, Jeanne Alexandrine reprend les rênes de la maison fondée en 1836. Dès lors, elle part à la conquête des marchés nationaux et internationaux et pose, en précurseur, les bases d’un produit de luxe : style, marque, communication et relations publiques.

1868 : Pour parvenir à ses fins commerciales et réunir sur un même lieu toutes ses activités de vinification, Madame Pommery se trouve dans l’obligation de s’agrandir.

Malgré sa réputation impropre à la construction, elle choisit la colline Saint Nicaise pour ses crayères.

La particularité de cette roche est sa grande capacité à retenir l’eau et ainsi permettre à la vigne de ne jamais être ni en déficit ni en excès d’eau. Cela permet par ailleurs aux caves de bénéficier d’une hygrométrie (98%) et d’une température (10°) constantes.

60 crayères au total, reliées entre elles pour former 18 km de caves. Les noms des galeries correspondent aux noms des grandes villes où elle a connu de belles conquêtes commerciales.

Pour les bâtiments et sachant qu’elle veut conquérir le marché anglais, elle donne l’instruction à ses architectes, de s’inspirer du style apprécié des anglais : ce sera un style néo-gothique élisabéthain.

A côté de la maison Pommery, la villa Demoiselle, autre propriété de la maison Vranken Pommery. Elle se visite également.

Le domaine accueille régulièrement des expositions d’art. Actuellement (début 2024), une exposition est dédiée à la création des champagnes qui ont fait le renom de la marque dont :

• Le premier champagne brut (1874) : C’est le 1^er brut millésimé de l’histoire. Alors qu’à l’époque, on déguste du champagne fortement sucré et plutôt en dessert, Mme Pommery sent que les modes changent. Elle demande alors à son 1^er chef de cave de créer un champagne frais et léger qui puisse se déguster à tout moment. Le champagne Brut est créé et représente aujourd’hui 95% des expéditions.
• La cuvée Louise

De l’Art, on en voit également tout au long de notre visite des caves.

Au cours de la visite, on peut également apercevoir les différents contenants du champagne. A la fin du 19^ème siècle, les négociants champenois ont imaginé les noms de ces contenants en s’inspirant des civilisations moyen-orientales, réputées pour leurs fastes :

• La bouteille : 75 cl
• Le Magnum : 1,5 l
• Le Jéroboam : 3 l
• Le Mathusalem : 6 l
• Le Salmanazar : 9 l, soit l’équivalent de 12 bouteilles ! La bouteille pèse 18 kg et peut permettre de servir 80 personnes
• Le Nabuchodonosor : 15 litres (équivalent de 20 bouteilles)

Je ne me suis pas laissée tenter par la boutique souvenir et ses bouteilles à minimum 35 euros car je me suis arrêtée à l’aller chez une valeur sûre…: les champagnes Lebrun-Froux à Ville-Dommange. Famille de vignerons sympathiques, prix défiant toute concurrence (environ 15 euros la bouteille) et délicieux champagnes.